Cet article s’inscrit dans une série consacrée aux croyances intitulée : Observer ses pensées, discerner ses croyances pour être libre
Les effets de la pensée (2/4)
Comme nous l’avons vu dans le billet précédent sur le pouvoir de la pensée et des mots que nous employons, notre manière d’être au monde résulte directement du pouvoir créateur de notre pensée.
Chaque geste que nous accomplissons est une création dans laquelle la pensée joue un rôle déterminant. Réalisées avec son concours, les actions des plus banales aux plus extraordinaires sont toutes des créations originales exprimant le caractère et l’intention de leur auteur.
Observons maintenant les effets de la pensée qui sont d’ordres matériels, émotionnels, spirituels.
Effets matériels de la pensée :
Chaque réalisation physique a d’abord été pensée. C’est le résultat de l’association d’une pensée et d’un désir qui constitue une énergie, une force capable de manifester un objet sur le plan physique. Bâtir une maison ou écrire un livre procèdent du même jaillissement de la pensée ayant vocation à « s’incarner » dans la matière par un certain nombre d’étapes.
Effets émotionnels de la pensée :
Toutes nos pensées, nos croyances objectivement fondées ou non, impactent notre système nerveux, notre système endocrinien et notre santé en général, notamment par les émotions qui en découlent. L’impact émotionnel de nos pensées est directement proportionnel à la charge affective de celles-ci.
Si la médecine conventionnelle occidentale est plutôt réticente à convenir de la résultante de facteurs psychologiques de la maladie, nous faisons le constat, par expérience et par référence aux études scientifiques menées sur le sujet –notamment sur les maladies auto-immunes, l’effet placebo etc…-, que les maladies et leur évolution dépendent pour une part de nos manières de penser et de nos croyances.
Dans ce domaine, le pouvoir de la pensée est extrêmement puissant : Ainsi, nos attitudes mentales peuvent engendrer la maladie ou contribuer à la guérison.
Une histoire traditionnelle hindoue illustre cet effet.
Un marcheur à la tombée de la nuit pose le pied sur un cobra en travers de la route : horrifié, son sang ne fait qu’un tour à l’idée qu’il va mourir mordu par ce cobra. Cette pensée crée un déferlement émotionnel associé à la peur de mourir. Puis, le marcheur se rend compte qu’il s’agit, en fait, d’une corde.
La situation n’a pas changé, mais la pensée « c’est un cobra » a produit le même effet que si le cobra avait été réellement là : dilatation des pupilles, dessèchement de la bouche, rythme cardiaque qui s’accélère, sang envoyé vers les extrémités par le système nerveux préparant le sujet à la fuite.
De la même manière, l’inconscience du danger pourrait faire jouer un enfant avec un cobra comme si c’était une corde et engendrer confiance et sérénité dans le vécu de l’enfant.
Il semble que notre cerveau ne fasse pas la différence entre réel et imaginaire. Ainsi, nos états émotionnels sont causés par nos interprétations mentales de la réalité, des évènements et situations. Nous sommes donc responsables de ces interprétations, conscientes ou inconscientes, qui modifient nos ressentis et états émotionnels. Responsables dans le sens de capables de donner une réponse à la situation -« réponse – habilité » en langage des oiseaux-.
En CNV, l’attention prêtée à l’observation dénuée d’interprétation est la base de ce langage bienveillant qui contribue à rendre la vie lumineuse.
Les interprétations disent quelque chose qui est important pour soi, mais ne décrivent pas la réalité : elles parlent de nos douleurs et de nos peurs. Y prêter attention est un gage de sagesse et de liberté.
Effets spirituels de la pensée :
Une histoire amérindienne met en scène un grand père enseignant à un enfant ce qu’est la vie.
« En chacun de nous, dit-il, se joue un terrible combat entre deux loups. Le premier est ténébreux et suscite la colère, l’envie, la culpabilité, le chagrin, l’apitoiement sur soi-même. Le second est lumineux. Il apporte la joie, la paix, l’amour, la vérité et la compassion.
L’enfant réfléchit puis demande : Lequel sort vainqueur de cette lutte ? Le vieil homme sourit et lui répond : Celui que tu nourris. »
L’attention portée aux pensées d’amour pour soi, pour autrui et pour la vie a des effets bénéfiques et spirituels. Le fait de penser à soi comme faisant partie intégrante de l’univers, associé au sentiment d’unité de tout ce qui est, élargit notre champ de conscience en développant notre capacité d’amour et de don en relation harmonieuse avec le monde. Nous développons alors l’aptitude à percevoir l’infini dans le fini et la beauté de ce qui est. C’est comme « avaler » le monde : plus besoin d’y penser.
A contrario, les pensées mensongères et égoïstes rétrécissent notre conception du monde et nous détournent du sens du sacré. Expression de tous nos conditionnements éducatifs et culturels, de nos préjugés et jugements, la pensée « moi » domine celle de « je », fait écran à la réalité et nous exile de notre dimension spirituelle.
Article "Effets de la pensée" © Laurence GAVILAN Crédits Photos : www.pixabay.com
Ping :Neurophysiologie et changement de paradigme